Tous avaient hâte de sortir enfin de ce bourbier. Le « champ du carnage » n’incitait guère à la contemplation. Ces fosses communes, ces tombes où des parents, des amis avaient réussi malgré les interdictions à inscrire un nom, sans compter l’inévitable odeur : tout ici était lugubre. La pluie et la boue saluaient à leur manière la mort qui avait planté là sa demeure.
Aïwendil et Naamha étaient là, côte à côte, immobiles, à peine secoués par instants par les mouvements du chariot qui s’enfonçait dans ce cloaque. Le champ du carnage portait bien son nom au beau milieu de cette nuit d’orage.